Mardi 20 juin 2017

et tout se transforme en musique ...

Métamorphoses

Bach, Villa-Lobos, Milhaud, Bartok, Debussy, Fauré, Grieg à la guitare classique, à la flûte traversière et au violon

 

Récital classique donné à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle salle de lecture des Glycines en un lieu d'architecture moderne d'exception et méconnu du public.

 

 


Au-delà des frontières, un air musical peut voyager à travers l’espace, le temps et les cultures… A l’image d’Heitor Villa-Lobos mariant l’harmonie de J.S. Bach aux rythmes brésiliens, des compositeurs transcendent les barrières des genres et écoles musicales pour trouver leur inspiration. D’autres encore comme Gabriel Fauré ou Edward Grieg transforment un poème, une pièce de théâtre ou un portrait de femme en musique.

Au programme :

Jean-Sébastien Bach ; Sicilienne (sonate en mi bémol majeur, BWV 1030)
HeitorVilla-Lobos ; Aria (BachianasBrasileiras n. 5)

Darius Milhaud ; Corcovado

Béla Bartok ; Danses populaires roumaines

Gabriel Fauré ; Pavane

Claude Debussy ; La fille aux cheveux de lin

Edward Grieg ; Peer Gynt, Suite n. 1 :

- Au matin

- La mort d’Aase

- Valse d’Anitra

- Dans le hall du roi des montagnes

Walid Bouchakour, formé en guitare classique au Conservatoire d’Alger il s’oriente vers la composition et l’arrangement. Un album d’airs inspirés des musiques algériennes, interprétés en duo avec Massine Bouchakour, est en cours d’édition.

 

Massine Bouchakour, premier flutiste de l’Orchestre de l’Opéra d’Alger, formé au conservatoire d’Alger. Il a donné de nombreux récitals en Algérie et à l’étranger en flûtiste d’orchestre et avec le duo des Frères Bouchakour.

 

Sid Ali Ghida, premier prix de violon du Conservatoire d’Alger, il est violoniste à l’Orchestre de l’Opéra d’Alger et participe à divers projets musicaux allant du classique au Chaabi. Il enseigne également le violon au Conservatoire d’Alger.

 


Mardi 9 mai 2017

A l'occasion de la publication de l'ouvrage

Alger Ville & Architecture 1830-1840

aux éditions Barzakh et éditions Honoré Clair, les auteurs et contributeurs présentent :

 

ALGER

Architectures XIXe-XXe s.

"L'urbanisme à Alger : présentation des sources conservées aux Archives nationales d'outre-mer" Pierre Gombert

Cette communication a pour objet de présenter les ressources dont dispose le Centre des archives d’outre-mer pour l’étude de l’urbanisme à Alger. Cet exposé fera la part belle au XIXe siècle, tant l’essentiel de ces ressources, composées d’archives et de plans, sont relatives à des projets du XIXe siècle. Les fonds concernant l’urbanisme au XXe siècle ont été très naturellement considérés comme archives de gestion et, à ce titre, sont demeurés en Algérie. Pour finir, nous dirons un mot des fonds cartographiques et iconographiques du Centre des archives d’outre-mer, qui nous permettent de détenir un certain nombre de représentations d’Alger à toutes les époques.


"Architectes à Alger aux XIXe et XXe siècles" Claudine Piaton, Juliette Hueber, Malik Chebahi

En s’appuyant sur les travaux conduits à l’occasion de la réalisation de l’ouvrage Alger, ville et architecture, la communication présentera certains des architectes qui ont bâtis les quartiers centraux d’Alger en privilégiant des figures peu connues. La documentation, souvent ténue et éparse, ainsi que la méthodologie qui ont permis de construire la base biographique de l’ouvrage seront aussi présentées. La communication s’intéressera enfin à l’organisation et à la structuration du milieu professionnel local aux XIXe et XXe siècles.


"Documenter l’architecture d’Alger : les sources imprimées, la question de l’Art Nouveau et le cas du style néo-mauresque" Thierry Lochard

L’étude de l’architecture d’Alger aux XIXe-XXe s. s’appuie sur la confrontation des données de terrain et de celles issues de la documentation, et en particulier des sources imprimées (récits de voyages, travaux scientifiques, articles et revues d’architecture, etc.). La communication présentera un recensement partiel de cette documentation et de ses apports. Une mise en perspective sera proposée à propos des styles architecturaux, en particulier de l’Art Nouveau et du style néo-mauresque.

"Présentation des travaux de chercheurs de l'EPAU sur l'architecture et l'urbanisme du XIXe et début du XXe siècles à Alger" Nabila Chérif

 

Malik Chebahi est maître-assistant associé à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville (Paris, France).

Nabila Chérif, architecte et docteur en histoire de l’art, est professeur à l’EPAU. Elle y dirige le laboratoire Patrimoine.

Pierre Gombert est conservateur du patrimoine, chargé des fonds de l'Algérie aux Archives nationales du monde du travail (Aix-en-Provence, France).

Juliette Hueber est ingénieur d’études au sein du laboratoire InVisu du CNRS (Paris, France).

Thierry Lochard est architecte et historien de l’architecture et de la forme urbaine, ingénieur de recherche au ministère français de la Culture et de la Communication.

Claudine Piaton est architecte et urbaniste de l’État et travaille au sein du laboratoire InVisu du CNRS (Paris, France).

Photographie : Arnaud Du Boistesselin

 


Jeudi 27 avril 2017

 

L'observatoire d'Alger

Développement de l'astronomie française en Algérie (1830-1938)

Astronomie de province ou astronomie coloniale ?

 

Frederic Soulu, Université de Nantes

 

« Le développement de l’astronomie française en Algérie » décrit et analyse les pratiques des acteurs des sciences de l’observatoire en contexte colonial, entre 1830 et 1938.  Pendant la première période identifiée (1830-1855), les savants civils et militaires développent la météorologie sur le terrain algérien sous le contrôle de l’armée française. Ils agissent dans la perspective de l’assistance aux combats et de la diffusion de l’image d’une colonie agricole propice au peuplement. Le premier réseau météorologique organisé par l’État français se déploie à partir de 1841 dans l’espace conquis. Des observatoires temporaires sont destinés à des opérations géographiques.

 

Sous la pression des colons civils en Algérie et à la faveur d’un changement de régime politique, une station astronomique civile est fondée à Alger en 1858. Elle est dotée d’un grand télescope, le plus grand de France, destiné à un programme astronomique prestigieux.

 

Entre 1855 et 1885, les acteurs évoluent dans un cadre de grande autonomie par rapport au centre parisien et les pratiques oscillent entre innovation, comme les prévisions météorologiques, et services au Gouvernement général.


La dernière période étudiée, entre 1885 et 1938, est celle des lunettes d’astrométrie. Ces instruments permettent la détermination de positions géographiques.

 

Initiée par la pénétration militaire du Sahara algérien et les débuts de l’enseignement supérieur colonial à Alger, la période est marquée par la construction d’un observatoire permanent. Sur le site de la Bouzaréah, se développe une tradition astrométrique caractérisée particulièrement par la participation au programme de la Carte du ciel.

 

Astronome de formation, Frédéric Soulu est docteur en histoire de l'Université de Nantes et membre du Centre François Viète d'épistémologie et d'histoire des sciences et des techniques.

 

Publications:

  •  Lamy, J., Soulu, F., "L'émergence contrariée du chronographe imprimant dans les observatoires français (fin 19e -début 20e s.)", Annals of Science, vol. 72, n°1, pp75-98
  • Soulu, F., « D'un observatoire à une station d'observation : Abbadia 1858-1975 », in La (re)fondation des observatoires astronomiques sous la IIIe République. Histoire contextuelle et perspectives actuelles, Jérôme De La Noë et Caroline Soubiran (Eds), Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, 2011, pp 277-292
  • Soulu, F., « L'instrument scientifique à la rencontre du public », in Patrimoine scientifique : le temps des doutes , Cahier François Viète, Série II, n°3, Université de Nantes, 20

Jeudi 13 avril 2017

Le Centre d'études diocésain les Glycines et les Éditions barzakh Vous convient à un dialogue entre les écrivains  Samir KACIMI et Amara LAKHOUS

Deux écrivains arabophones de la même génération, aux parcours singuliers, et qui ont profondément renouvelé le paysage littéraire algérien de ces dix dernières années.

Rencontre animée par Mohammed Sari (écrivain, traducteur).

 

Né en 1974 à Alger où il vit, SAMIR KACIMI a suivi des études de droit et a été avocat puis a travaillé dans la presse. Il est l’auteur de sept romans, parmi lesquels “Yawm ra’i lil mawt” sélectionné en 2010 pour l’International Prize for Arab Fiction. "L'amour au tournant" ("Hubb fî kharîf mâ’il") est son premier roman à être traduit vers le français. Il paraît simultanément aux éditions du Seuil et aux éditions barzakh en avril 2017. En décembre 2016 Samir Kacimi a reçu le prix Assia Djebar pour son roman “Kitâb el mâchâ”.

 

Né en 1970 à Alger où il a effectué ses études universitaires, AMARA LAKHOUS s’installe à Rome en 1995 et y demeurera plus de 20 ans. Il vit actuellement à New York. Journaliste, anthropologue et romancier bilingue (arabe et italien), il est l'auteur de cinq romans dont Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio, d’abord écrit en arabe, réécrit en italien, édité en Italie en 2006, puis traduit vers le français en 2008 (Actes Sud/Barzakh) et qui a eu un grand succès et a été couronné de plusieurs prix. Amara Lakhous a reçu le prix du Salon international du livre d’Alger en 2008.


 

ولد سمير قسيمي في الجزائر العاصمة عام 1974. حصل على بكالوريوس في الحقوق وتخرّج محامياً

 

يعمل حالياً محرراً ثقافياً. نشر سبعة روايات، منها تصريح بالضياع (2010) التي نالت الجائزة الدولية للرواية العربية International Prize for Arab Fiction وكتاب الماشاء (2016) التي نالت جائزة آسيا جبار. تعد روايته الثانية يوم رائع للموت أول رواية جزائرية تتمكن من بلوغ القائمة الطويلة للجائزة العالمية للرواية العربية في 2010

 

تترجم أعماله حاليا إلى عدة لغات : الفرنسية، الإيطالية، الإنجليزية والألمانية. تصدر حب في خريف مائل في ترجمة فرنسية في دار لوسوي (Le Seuil ومنشورات البرزخ)

 

عمارة لخوص من مواليد الجزائر العاصمة عام 1970 تخرج من معهد الفلسفة بجامعة الجزائر. هاجر الى ايطاليا عام 1995 و اقام في روما و تورينو الى غاية عام 2014 و هو مقيم حاليا في نيويورك. صحفي انثروبولوجي و كاتب باللغتين العربية و الايطالية نشر خمس روايات منها روايته الثانية كيف ترضع من الذئبة دون ان تعضك في الجزائر عام 2003. اعاد كتابتها بالايطالية و صدرت عام 2006 بعنوان صدام الحضارات حول مصعد في ساحة فيتوريو حيث نالت نجاحا كبيرا في ايطاليا و خارجها كما تم تحويلها الى فيلم سينيمائي من اخراج ايزوتاتوزو

 

حاز على جائزة فلايانو الادبية الدولية عام 2006 اضافة الى جائزة المكتبيين الجزائريين عام 2008

 


Mercredi 18 mai 2016

Sartre et l’Algérie

Trajectoire d'un intellectuel dans les guerres et les décolonisations du XX° siècle

 

Annie Cohen-Solal, ENS - Laboratoire TransferS

 

Tout au long de sa trajectoire, de 1924 à 1980, Sartre a été marqué par les guerres du XX° siècle de manière décisive, plus particulièrement par la guerre d’Algérie. Il a proposé, par ses textes, ses voyages, ses prises de position politiques, l'élaboration de nouvelles configurations géopolitiques qui sont la marque de son statut d’intellectuel engagé. Mais comment s’inscrit la trajectoire de Sartre dans les guerres du XX° siècle et dans les ruptures qu’elles ont engagées ?

 

On reviendra également sur les différentes phases historiques de l’engagement sartrien auprès des militants dans les luttes de décolonisation, notamment au cours de la guerre d’Algérie. Mais comment évaluer, aujourd’hui, la portée de son action, de son soutien aux mouvements de décolonisation et, plus généralement, la place de sa pensée dans les études post-coloniales ?

 

Annie Cohen-Solal est née à Alger. Docteur ès lettres, professeur des universités, ancien conseiller culturel de l’ambassade de France aux Etats-Unis, elle a été conseiller spécial et commissaire générale de l’exposition Magiciens de la terre 2014 au Centre Pompidou. Après sa thèse sur Paul Nizan (Grasset, 1980), elle a été contactée par l’éditeur André Schiffrin de Pantheon Books (New York) pour entreprendre la première biographie de Jean-Paul Sartre (Gallimard, 1985) qui a été traduite en près de 20 langues et a été suivie d’autres ouvrages sur le philosophe ainsi que très nombreuses conférences dans le monde entier. Depuis 2000, elle a consacré plusieurs livres, articles et émissions radiophoniques à l’histoire sociale de l’artiste américain, parmi lesquels : ‘Un jour, ils auront des peintres’, l’avènement des peintres américains : Paris 1867-New York 1948 (Gallimard, 2000) prix Bernier de l’Académie des Beaux-Arts ; Leo Castelli & les siens (Gallimard, 2009) prix Artcurial du meilleur livre d’art contemporain ; Mark Rothko (Actes Sud, 2014) ; New York 1945-65, avec Paul Goldberger et Robert Gottlieb (Hazan, 2014) ; Magiciens de la terre retour sur une exposition légendaire, avec Jean-Hubert Martin (éditions du Centre Pompidou et Xavier Barral, 2014), autant de livres commandés par les éditeurs américains et traduits à l’étranger. Elle vient de signer pour la fondation Maeght à Saint Paul de Vence l’essai du catalogue de l’exposition sur l’artiste Christo (été 2016). Avec l’historien Jeremy Adelman (de Princeton University), elle est co-directrice d’un groupe de chercheurs à Stanford University, sur le thème « Crossing Boundaries ».

 


Jeudi 14 avril 2016

Charles de Foucauld un savant inquiet

 

Dominique Casajus, CNRS

 

La conférence évoquera les circonstances dans lesquelles Charles de Foucauld a élaboré lors de son séjour chez les Touaregs une œuvre linguistique dont il ne prévoyait pas qu’elle l’occuperait plusieurs heures par jour jusqu’à la fin de sa vie. On soulignera l’importance que cette œuvre revêt aujourd’hui encore pour tous ceux qui s’intéressent à la langue et à la culture des Touaregs, et on parlera des problèmes de conscience que ce travail a posés à Charles de Foucauld, lui dont l’intention au départ était simplement de mener une vie de prière solitaire et retirée, et non pas une vie de savant.

 

Dominique Casajus est directeur de recherche au CNRS. Il a consacré plusieurs ouvrages à la littérature et à la culture des Touaregs (le dernier en date étant L’alphabet touareg. Histoire d’un vieil alphabet africain, CNRS Editions, 2015) et a évoqué la vie de Charles de Foucauld parmi les Touaregs dans un ouvrage paru en 2009 Charles de Foucauld moine et savant (CNRS Editions).

 


Jeudi 25 février 2016

De Tlemcen à Tombouctou

La Médersa en Algérie et en Afrique occidentale 1850-1950

 

Samuel Anderson, Université de Californie - Los Angeles

 

Entre 1850 et 1950, l'administration française en Algérie soutenait à Alger, à Constantine et à Tlemcen trois Médersas officielles délivrant un enseignement dit "franco-musulman" dont le but était de former des Algériens aux fonctions de cadi, d'imam et de mouderrès. Les medérsiens, étudiants des Médersas, constituaient un groupe particulier de l'élite colonisée par le fait même qu'ils recevaient une instruction dans une "double culture".

 

L'institution de la Médersa française a été introduite également dans les pays musulmans de l'Afrique occidentale colonisés par la France - Sénégal, Soudan français et Mauritanie, et s'y est développée de manière différente.

 

En apportant un éclairage renouvelé sur les histoires croisées des Médersas et des medérsiens en Algérie et en Afrique occidentale, la conférence interrogera le concept de Médersa et son projet de "domestication" de l'islam algérien et ouest-africain.

 

Samuel Anderson est doctorant en histoire africaine à l'Université de Californie à Los Angeles, UCLA. Depuis 2013, il poursuit ses recherches dans les archives et bibliothèques en Algérie, en France, au Sénégal et en Mauritanie.

 


Samedi 20 février 2016

Hommage au poète et écrivain Malek Alloula (1937-2015)

 

Ouverture :  Projection d’un court film documentaire : Malek ALLOULA (Berlin, 2014, 5mn)

 

Poétique de la langue fantôme :

Naget Khadda (universitaire)

Yamna Chadli Abdelkader (universitaire)

Ismail Abdoun (universitaire et poète)

 

L’homme dionysiaque :

Véronique Lejeune (compagne de Malek Alloula)

Nourredine Saadi (écrivain)

Sofiane Hadjadj (éditeur)

Sid-Ahmed Semiane (écrivain, journaliste)

 

Empreintes : 

Amin Khan (poète)

Fodhil Belloul (poète, journaliste)

 

Lectures:

Modération : Youssef Saiah

 


Jeudi 18 février 2016

Les monnaies préromaines de l’Afrique antique

 

Amel Soltani, Musée National des Antiquités

 

 

Le monnayage préromain de l’Afrique du Nord est le résultat d’un demi-millénaire de production monétaire sur la terre d’Afrique. Il est le fait des grandes civilisations africaines, Carthage tout d’abord, puis la Numidie et la Maurétanie au moment où les rois et les cités berbères commencent à frapper monnaie.

 

Ces monnayages sont apparus vers 400 av. J.-C. à Carthage et se sont développés ensuite à partir de la deuxième guerre punique (vers 213 av. J.-C.) dans les royaumes berbères numides puis maurétaniens, jusqu’à l’annexion romaine du royaume numide soit 46 av. J.-C. et celle de la Maurétanie et en 40-41 ap. J.-C..

 

Les monnaies étaient un lieu de rencontre entre punicité, africanité et hellénisme sans compter les influences égyptiennes. Le monnayage africain témoigne ainsi de la rencontre puis de la fusion partielle de la civilisation punique avec les acteurs du jeu africain, les aristocraties citadines tribales berbères.

 


Jeudi 11 février 2016

L’oeuvre de l’architecte Gyoji Banshoya au Maghreb et au Moyen-Orient

 

Kôsuke Matsubara, Université de Tsukuba - Japon

 

Après avoir suivi le séminaire de l’architecte Seike Kiyoshi à l’Institut de Technologie de Tokyo (ITT), Gyoji Banshoya(1930-1998), architecte japonais, s'est formé à Paris au sein de l’Atelier des Bâtisseur (ATBAT) fondé en 1945 par Vladimir Bodiansky, Le Corbusier et Jacques-Louis Lefebvre.

 

Gyoji Banshoya a travaillé tout au long de sa carrière en pays francophones : Algérie, Cambodge, Syrie et Liban. Malgré des travaux remarquables dont l'élaboration des plans directeurs de Beyrouth, Damas et Alep en collaboration avec Michel Ecochard et sa contribution à l’Agence du Plan d'Alger, son œuvre demeure méconnue des historiens de l'architecture moderne.

 

Cette présentation a donc pour objectif d'éclairer la biographie de Banshoya en rassemblant et présentant ses ouvrages architecturaux et urbanistiques. Dans cet objectif, j’ai l’intention de resituer ses œuvres dans l’histoire de l'urbanisme. Ma recherche apporte une contribution substantielle aux travaux antérieurs menés sur la modernisation des villes du Maghreb et du Moyen-Orient après les indépendances. Ma méthode est celle de la chronique : les documents d’urbanisme sont analysés sur la base du discours de Banshoya lui-même, de ses collègues et de sa famille tout en se référant aux études d'histoire de l'architecture.

 

Professeur associé de l’Université de Tsukuba, Kôsuke Matsubara est docteur en histoire de l’urbanisme du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Université Keio). Après avoir étudié à l’université Al Akhawayn à Ifrane, au Maroc, il a poursuivi ses études comme chercheur au Centre Japonais pour la Coopération Scientifique à l’université d’Alep, puis comme chercheur-boursier du gouvernement français à IPRAUS (Institut Parisien de Recherche : Architecture, Urbanistique, Sociétés) et comme chercheur à l’Institut de Recherche en Langues et Civilisations d’Afrique et d’Asie. Son article, "Gyoji Banshoya (1930–1998): a Japanese planner devoted to historic cities in the Middle East and North Africa" a été publié dans Planning Perspectives en octobre 2015. (DOI:10.1080/02665433.2015.1073610).

http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02665433.2015.1073610

 


Jeudi 4 février 2016

Djalâl al-Dîn Rûmî

Poète de l’amour universel

 

Dr. Sari Ali Hikmet, Ecrivain - Professeur de littérature

Djalâl al-Dîn Rûmî (604/1207 - 672/1073) est un mystique persan qui a profondément influencé le soufisme. Il reçut très tôt le titre de Mawlānā, «notre maître», et il est intimement lié à l'ordre des derviches tourneurs ou Mewlewi, l'une des principales confréries soufies de l'islam qu'il fonda dans la ville de Konya en Turquie.Son œuvre est fortement inspirée par sa rencontre avec Shams ed Dîn Tabrîzî dont il fera l'auteur de l'un de ses ouvrages, le Diwân. Rûmî a également repris à son compte les fables d'Ésope dans son principal ouvrage le Mathnawî. Reconnu de son vivant comme un saint et comme un grand spirituel, il aimait à fréquenter les chrétiens et les juifs tout autant que les musulmans.

 

Poète soufi inégalé de l’amour universel qui transcende les différences et réconcilie l’homme avec l’humain, Rûmî appartient à l'école de la religion de l’amour. Ses thèmes intemporels sont d’une grande actualité.

Sari-Ali Hikmet est médecin et docteur en littérature. Maitre de conférence en littérature comparée à l'Université de Tlemcen, il est l'auteur de romans initiatiques et romans historiques sur la Révolution algérienne. Il a publié La zaouia de Sidi Boumediène (Kounouz éditions, 2019), L'énigme de l'expérience créatrice dans l'Aube Ismaël - louange de Mohammed Dib (Editions Anwar el Maarifa, 2012), Anthologie des Mawâqif de l'Emir Abdelkader, le soufi de l'écriture (Editions Art Graphique moderne, 2013). Il a récemment traduit et publié Diwan de Sidi Boumediène, poète de l'amour absolu, anthologie (Editions Hélium, 2014) et Quatrains de Djallal ed-Dîne Rûmî, poète de l'amour universel (Editions Hélium, 2015). Sari-Ali Hikmet est cofondateur de l’Union nationale des zaouïas d’Algérie et président du conseil scientifique de la Fondation de l'Emir Abdelkader.

 

Illustration: ERIK VILET, from Rending the Veil

 


Mari 12 janvier 2016

 

الفن في الممارسة الصوفية
الزاوية المختارية الرحمانية بأولاد جلال أنموذجا

 

خالد محمد, المركز الوطني للبحوث في ما قبل التاريخ و الأنثروبولوجيا و التاريخ

 

 

Pratiques soufies et création artistique

La Zaouïa el-Mokhtariya el-Rahmaniya d'Ouled Djellal

 

Khaled Mohamed, CNRPAH

 

سيتركز الاهتمام في هذه المداخلة على فعاليات النشاط الفني، في الممارسات الدينية الشعبية، الذي تحتضنه المؤسسة الطرقية، أو تؤطره خارجها عبر زواياها. بهدف معرفة مدى الفعالية الاجتماعية التي يمثلها النشــــاط الفني في الممارسة الصوفية الذي عرف تحولا جذريا على المستويين الاصطلاحي والوظيفي، حيــــث احتـــــل مصطلح الحضرة الذي تغير مدلوله مكان مصطلح السماع الصوفي الشهير وعوض مصطلـــح القوال (المغني) بمصطلح القصاد(م:قصادين) أو الخوني(م:أخوان).ا

أما من الجانب الوظيفي فقد تحول هذا النشاط من عنصر أساسي في بنية المؤسسة الصوفية، إلى نشاط فني اجتماعي يؤدي دورا رئيسيا في الحياة الثقافية، متخلية بذلك عن كل الوظائف التي كانت تؤدها في السابق، والمتمثلة في الوظائف التربوية، والاقتصادية ـ السياسية، والاجتماعية ،إضافة إلى الوظيفة الدينية التي كانت تقوم بها تقليديا منذ أمد بعيد في المجتمع. بعد تكفله بهذه الوظائف، ابتداء من ثلاثينات القرن الماضي، ثم توسعت بعد الاستقلال

لقد جسد النشاط الفني في الممارسة الدينية الصوفية شكلا من المعرفة الجمالية التي تعمق تقاطع المعرفة الصوفية مع المعرفة الفنية، حيث أن كلتاهما معرفة مطلقة أداتها القلب، كونها معرفة جمالية حسية تتجلى في الانتشاء الذي يتملك الإنسان، الذي يكتسب هذه المعرفة، بالحدس والإلهام والحلم ولإشراق والرؤيا والذوق. فهي معرفة ذوقية روحية تعمق رؤيتنا نحو ذواتنا ونحو الآخرين والكون. ذلك لأن الفن وجد منذ البدء بوصفه دينا متزامنا مع الأديان الأخرى، ومن ثم فمن البيّن أنه لا يمكن أن يكون هناك تضاد جوهري بينهما، فالفن الأصيل والدين الأصيل مظهران لروح واحدة، و تورّط الدين في الدوغما هو الذي أبقي العالم لا دينيا في ظاهره، ولكن رغم أن مئال كل دين أن تعترضه الدوغما، فهناك واحد اكثر من غيره ينفضها عنه دون عناء. ذلك الدين هو الفن، إنه تعبير عن وسيلة إلى حالات ذهنية لا تقل عن أية حالات ذهنية يمكن للبشر أن يخبروها دينيا [1]1

ولطغيان الجانب العملي التطبيقي في الممارسة الصوفية الحديثة والمعاصرة على حساب الجانب النظري مــــن التصوف الإسلامي، فقد أخذ النشاط الفني الذي كان يطلق عليه قديما مصطلح السماع أصبح يعرف حديــــثا بالحضرة مكان الصدارة، وقد شكل قاعدة انطلاق لممارسة فنية نهضوية على امتداد القرن20حيث كان أبرز رموز النهضة الفنية في الغناء والموسيقى في الوطن العربي من المنشدين في الطرق الصوفية، أو ممن تربوا على استهلاك إنتاجها الفني والذي مازال إنتاجه متواصلا حتى وقتنا الحاضر من قبل الفرق الفنية المشكلة من اتباع الطرق الصوفية التي تنشط في المناسبات الدينية ولاجتماعية. وهذا النشاط يمثل في الحقيقة امتدادا للدور الذي أدته المؤسسة الطرقية الصوفية قديما في تلبية حاجة وإشباع رغبة المجتمع فنيا، بسبب انعزال الفن في قصور الحكام والأغنياء الذين احتكروه لأنفسهم على حساب بقية أفراد المجتمع, وحديثا في القاعات الفخمة والفنادق الأمر الذي حرم أغلبية المجتمع من المتعة الفنية بسبب عدم قدرتهم ماديا على ولوج هذه الأماكن. لقد ملئت هذه الفرق الفنية هذا الفراغ الجمالي الروحي, مما حول السماع الصوفي من كونه جزء من الممارسة الصوفية، إلى ممارسة ثقافية اجتماعية تحولت مع مرور الزمن إلى فلكلور شعبي

خالد محمد مكلف بالبحث بالمركز الوطني للبحوث في ما قبل التاريخ و الأنثروبولوجيا و التاريخ و يهتم بالممارسات الشعبية الدينية و التقاليد الشفهية. بحثه الراهن يعالج فيه علاقة الممارسة الصوفية بالظاهرة العمرانية. صدرت له مجموعة من الأعمال العلمية من بينها:

 "الصوفي والفقيه في رحلة عبور الصحراء مجلة التبيين الجاحظية العدد 34 الجزائر 2010 م
"التجربة الصوفية للمرأة : تاريخ ومعاني أعمال الملتقى الدولي الثالث للتصوف C N R P A H الجزائر 2012 م
"التنظيم في المؤسسة الطرقية : الزاوية المختارية بأولاد جلال أنموذج الطائفة الطائفية النزعة ألطائفية مجلة نقد العدد 32 الجزائر خريف 2015 م
"الطرق الصوفية وانتقال الطبوع الفنية": النوبة بصمات الماضي وآفاق المستقبل أعمال الملتقى الدولي انثروبولوجيا وموسيقى، C N R P A H الجزائر 2015 م

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1] كلايف بل الفن ترجمة عادل مصطفى دار النهضة العربية بيروت 2001 ص ص 183/184]


Jeudi 7 janvier 2016

La Statue équestre du duc d’Orléans, entre Paris et Alger

Commémorer la conquête de l’Algérie en colonie et en métropole

 

Jennifer Sessions, University of Iowa

 

 

Icône d’Alger colonisée, la statue équestre du duc d’Orléans trônait sur l’ancienne Place du Gouvernement de 1845 jusqu’à la veille de l’indépendance en 1962. Érigée à l’initiative des élites européennes de la colonie naissante, le bronze représente Ferdinand-Philippe, prince royal de France, fils aîné du roi des Français Louis-Philippe, mort dans un accident de voiture en 1842 après avoir participé à plusieurs campagnes de l'armée d'Afrique en Algérie pendant les années 30. Le monument, œuvre du sculpteur franco-italien Carlo Marochetti, commémore en même temps l’héritier du trône français et la conquête française de l’Algérie. Devenue un point de repère des Algérois pendant la période coloniale, la statue subit le même sort que la colonie dont elle commémore la conquête, lors de la décolonisation de l’Algérie. En 1962, tout comme beaucoup d’autres monuments coloniaux, elle est déboulonnée et ramenée en France. Oubliée pendant vingt ans dans un hangar militaire par la municipalité de Neuilly-sur-Seine, banlieue chic de Paris qui hébergeait au XIXè siècle le château de Louis-Philippe et de la famille d’Orléans, vient enfin l'heure de sa renaissance. Erigée sur une place de Neuilly, elle devient, comme d’autres monuments “rapatriés”, un lieu de mémoire pour certains pieds-noirs ainsi que le symbole des liens historiques entre la ville et l’ancienne famille royale.

 

Le parcours de la statue équestre du duc d’Orléans de Paris à Alger puis d'Alger à Paris, se situe donc au croisement des histoires coloniales et métropolitaines, celle du processus du peuplement européen en Algérie et celle de la vie politique de la France contemporaine. Suivre ses méandres permet de tracer une histoire croisée de la commémoration de la conquête de l’Algérie et de ses transformations entre colonie et métropole, depuis la période coloniale jusqu’au présent postcolonial.

 

Jennifer Sessions est historienne. Professeur associé à l’Université d’Iowa et résidente en 2015-2016 à l’Institut d’Études Avancées de Paris, ses travaux portent sur la colonisation française en Algérie et le rôle de l’empire colonial dans l’histoire de la France au XIXe siècle. Elle a publié notamment By Sword and Plow: France and the Conquest of Algeria, Cornell University Press, 2011 et un numéro spécial de la revue French Politics, Culture and Society, "The Politics of Empire in Post-Revolutionary France", co-dirigé avec le Professeur Naomi Andrews et, consacré aux colonies françaises pendant la période post-révolutionnaire. Elle est l'auteur d'autres articles et chapitres d’ouvrages collectifs : http://clas.uiowa.edu/history/people/jennifer-sessions